LA CELLE
1 278 hab en 2008. Cellois, celloises. 115 m alt.
Village de la vallée du Caramy situé au pied des premiers contreforts nord de la Loube qui culmine à 832 m.
La racine pré-indo-européenne "Art", "Ar" désigne une terre défrichée. Le mot latin "cella" signifie sanctuaire, chapelle.
Près de l'église Notre-Dame, construite en 1056, les Bénédictins fondent un nouveau monastère : "Celle, Cella, Arthacella" dont le nom reste au village qui s'établie alentour.
Cette même année, les religieuses bénédictines prennent la place des moines et fondent leur monastère, toujours sous la dépendance de Saint-Victor.
Les bénédictins leur cèdent l'église Notre-Dame et concervent la Celle-Sainte-Perpétue, reconstruite au XIVème siècle.
Cette retraite jumelée devint célèbre au XIIème siècle lorsque Garsande de Sabran, comtesse de Forcalquier, mère du comte de provence Raymond-Bérenger, s'y retira le 19 mai 1225. Papes, rois, princes, font alors de nombreuses donations, accordent des indulgences, protègent le monastère. Raymond-Bérenger V lui octroie le droit d'albergue, six cents sous royaux coronats dus par la communauté de Brignoles aux comtes de Provence. Cette redevance fut régulièrement payée par la ville, le jour de la Saint-Michel, aux dames de la Celle, jusqu'à la révolution.
Toutes les cadettes des grandes familles provençales n'ayant pas de dot tenaient en honneur d'y prononcer leurs voeux.
En 1293, les religieuses obtinrent de Charles II la suppression de la tutelle exercée par les moines, et dès lors leur règle se relâche. Pendant les guerres de la fin du XIVème siècle, elles abandonnent leur couvent et achètent une maison à Brignoles.
Le 20 mai 1538, deux religieuses, madame de Vintimille d'Ollioules et madame de Castellane de Daluis, jouent devant François 1er une "moralité". Le roi, charmé, accorde aux moniales le droit d'acquérir des garçonnières à Brignoles.
Au XVIIème siècle, les moeurs étaient si relâchées que l'abbaye devint un lieu de rendez-vous galant ; les religieuses ne s'astreignent plus à aucune règle et ne se distinguent "que par la couleur de leurs jupons et le nombre de leurs galants".
Au Xixème siècle, un agriculteur, en creusant sa terre, découvrit un tombeau de brique contenant une petite statue et un crucufix en or massif qu'il vendit à Toulon 18 000 francs.